Grossesse, culpabilisation du corps médical, allaitement et épisiotomie forcées...


C'est le moment du coup de gueule et préparez-vous, je pense que ce genre de considérations va revenir souvent sur le blog! Je suis extrêmement énervée, en colère, incrédule devant ce que je découvre à travers les témoignages de copines concernant le cruel manque d'humanité, de bienveillance et tout simplement de professionnalisme de certaines - je dis bien certaines, pas tous- personnes du corps médical.
Au début je m'indignais pour mes copines, par empathie, mais aujourd'hui, je suis à la limite du militantisme.

- Une première copine me raconta comment elle avait du faire face à un mur en la personne de l'échographe lors de sa toute première écho. Imaginez: première écho, l'attente, "voir" son bébé pour la première fois, une étape essentielle etc… Et là, là meuf elle lui casse le moral direct en lui disant que l'écho ne va pas être possible car elle n'a pas le papier nécessaire (un formulaire pour la trisomie, je crois, pas sure ). Bref, je ne vous refais pas le dialogue mais en gros, truc bien culpabilisant, froideur polaire, et face à face écrasant où ma copine dit "Je ne savais pas, on ne me l'a pas donné, je ne l'ai pas " et où l'autre répond "Mais si, bien, sûr, on vous l'a forcément donné ce papier". La copine fond en larmes (#hormones), devant son mec incrédule qui n'ose pas l'ouvrir. Pour finir par lui faire quand même son écho (comme quoi c'était possible, grrr) en mode pas symlpa. Bref, comment ruiner le moment….

- Une amie médecin (médecin, oui, elle est elle aussi du corps médical!!!) s'est fait prendre pour une débile profonde par le gyneco de service qu'elle allait voir par peur d'une (nouvelle) fausse couche. Idem: imaginez la situation. Clairement, elle s'y attendait, elle sentait qu'elle faisait une fausse couche, mais le médecin n'a jamais voulu le lui confirmer malgré un arrêt de développement visible de l'embryon, et bien qu'elle lui ai dit qu'il pouvait le lui dire, qu'elle était prête. Ce médecin lâche s'est en fait épargné de lui confirmer la mauvaise nouvelle et lui a dit "On attend quand même". Or rentrée chez elle avec les résultats, c'est sur internet (!!!) qu'elle a trouvé les mesures lui permettant de comprendre que si l'embryon faisait cette taille-là à cet âge-là, c'est que c'était bel et bien foutu. Et d'encaisser le truc, seule. Et de faire sa fausse couche, seule, dans les heures qui suivirent. 

- Encore une autre copine qui a galéré pour son premier avec une césarienne, alors enceinte du second, voit l'anesthésiste qui lui dit " Ah oui à la lecture du dossier le docteur en a bien chié, hein, lors de votre reprise de la césarienne il y a 2 ans. Votre cas n'est pas simple, hein. Vu votre dossier il est évident que vous aurez une césarienne… Le cas n'est pas simple, et puis à Noël, en plus, nous serons de sous-effectif , rhalala…" ce genre de choses pendant toute la consultation. Vraiment parfait pour la rassurer, non?

- Ou encore la copine qui tenait à son allaitement comme au saint Graal et ne voulait pas donner de biberon et qui a du lutter contre une (salope d')infirmière qui lui a mis une pression de dingue. Le nouveau né ayant une jaunisse, il devait aller en couveuse, ce qui déshydrate, et donc devait boire autant que possible. Mais la montée de lait n'étant pas achevée, l'infirmière a dit sur un ton péremptoire qu'elle allait donner un biberon, genre t'as pas le choix. La, ma copine s'accroche et répond: "Non, je ne le souhaite pas, ça va ruiner mon allaitement, je préfère attendre" et l'autre: "Donc vous voulez que votre enfant se déshydrate, c'est bien ça? Ou alors ne pas le soigner?" Bref, en pleine descente d'hormones, dur de tenir tête au sacro-saint corps médical soit disant bien-pensant et ses discours ultra culpabilisants!

L'allaitement, c'est vraiment le thème du moment: on choisit même parfois sa maternité pour son côté pro allaitement ou pas de nos jours!! Et le nombre de copines que l'on a tenté d'orienter dans un sens ou dans l'autre… Celle-ci au contraire qui redoutait l'allaitement et qui n'en avait pas envie à qui on a dit "Mais essayez, quand même, c'est naturel. Il faut au moins une première tété pour savoir. Vous préférez du lait artificiel, c'est quand même moins bon pour lui vous savez" avec cette culpabilisation perpétuelle
Bref, on pourrait en faire un livre. A la place, je fais un blog :-)

Bref, je suis en colère car des anecdotes comme ça sont légion notamment sur 2 thèmes ultra sensibles que sont l'allaitement et l'épisiotomie. Quand j'entends que certains médecins la pratiquent sans demander avant son avis à la patiente, quand je découvre que cela se fait bien plus en France que partout ailleurs, vraisemblablement par souci de rentabilité, pour "aller plus vite" et que son utilité est aujourd'hui fortement remise en cause, j'ai envie de hurler!
Vous trouverez ICI  un article riche d'enseignements. 

Attention, il s'agit bien sûr d'un cas extrême: parfois les épisio sont justifiées, et parfois aussi elles cicatrisent bien. On sait bien que c'est la loterie ces affaires là, mais cela permet de se rendre compte de l'importance du projet de naissance et du choix de la maternité pour éviter les épisio "préventives" ou systématiques.

Extraits: "Cela m’a révoltée. J’étais en colère, contre moi-même (pourquoi je me suis laissée faire, pourquoi j’ai pris la péridurale…) et contre le système médical. Quand on vous découpe avec le sourire c’est presque pire…" 
et 
"La naissance de mon 2° enfant est prévue sur un plateau technique, dans l’eau si possible et assisté par la personne de mon choix. Le projet de naissance est rédigé et il est axé sur le respect : respect de ma parole et de mes décisions."
Pour moi ça parait une évidence!
En conclusion, il faut savoir qu'on a le choix, en tout cas le choix de la maternité qui donne le choix, ou d'un "plateau technique" impersonnel (déjà le nom, sérieux!!?? "Plateau technique": on se croirait chez le garagiste!).
Que l'on n'est obligée de rien mais que malheureusement, il faut parfois se battre et au pire moment de sa vulnérabilité pour que ses convictions soient respectées. C'est ça qui est dur car entre les hormones, les doutes, le déboussolement total et la toute-puissance supposée du corps médical, on a du mal à résister. Et c'est ce qui est inacceptable: on ne devrait ni avoir à se battre, ni avoir à "résister" à de la pression lors de ce moment de fragilité.
La faute au système de santé et aux process couramment acceptés (alors qu'il n'en va pas de même partout dans le monde, comme pour la "position gyneco") ou au manque de moyens qui empêche de personnaliser l'accueil et force les soignants pourtant bons et empathiques à l'origine, à expédier les actes?

GRRR…. Vous avez des anecdotes à partager? Des coups de gueule à pousser? Les commentaires sont là pour ça!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire