Comment j’ai obtenu une place en crèche… à Paris !

La question de la place en crèche, c’est presque devenu un mythe urbain… genre le truc dont on te parle mais en fait qui n’existe pas, ou que pour les autres. On dit d’ailleurs beaucoup de choses, parfois fausses.
Les deux idées les plus répandues sont d’abord qu’il faut s’inscrire à peine après avoir fait pipi sur son bâtonnet. Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas non plus obligatoire dans la mesure ou –dans certaines crèches en tout cas- l’inscription ne peut de toute façon pas être prise en compte avant la naissance effective de l’enfant. En revanche, partout il faut renouveler l'inscription tous les 6 mois pour rester sur les listes, n'oubliez surtout pas!

place en creche

Ensuite, on dit (et on m’a beaucoup dit) qu’il fallait les harceler, à la mairie. Or si cela peut parfois marcher, cela peut aussi être contre-productif, et moi en tout cas, je n’ai pas du tout utilisé cette stratégie, bien au contraire. Ceci dit, force est de constater que (et ça me révolte un peu), le réseau et les contacts peuvent aider… Je trouve qu’il n’y a pas de quoi être fier mais bon, pour certaines c’est la guerre et tous les moyens sont bons, même si apparemment c’est moins efficace de nos jours comme le dit cet article avec des témoignages


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De mon côté :
- Pour commencer, je n’ai remis le dossier et me suis déplacée à la mairie que… 2 jours avant d’accoucher ! Ayant considéré que c’était de toute façon mission impossible, en fait, je n’ai pas voulu lutter dans le vide. En gros, pour m’économiser, je suis donc partie perdante, mais comme je bosse chez moi, je n’avais pas la pression d’une date butoir. J’imagine que pour celles qui DOIVENT trouver une solution au jour J de la reprise du boulot, les choses sont bien différentes et elles ont la pression. Bref, j’ai tout déposé sans y croire, et en effet, on m’a rassurée en me disant que la date de dépôt du dossier ne voulait rien dire, que c’était la situation personnelle qui comptait et le timing ou les places se libèrent, mais en revanche, on m’a conseillé de rencontrer la directrice de la crèche dont je dépends.
- J’ai donc pris RDV avec la directrice mais au final, vu que j’étais à la maternité, c’est mon chéri qui y est allé, et je pense que c’est pas mal d’envoyer le mari. Ca montre une implication du couple, je crois qu’elles aiment bien ça. D’autant qu’il est revenu en ayant dit des choses qui avaient fait mouche, que moi je n’aurais pas mentionné.

- En effet, il faut savoir que ces dossiers sont basés sur du déclaratif. Moi qui pense toujours que je n’ai droit à rien (alloc etc…) je pensais que c’était presque exclusivement une question de revenus, mais pas du tout : la situation compte beaucoup. En gros pour être transparente, on peut carrément mentir. Je ne le conseille pas, mais disons qu’on peut aussi grossir les choses qui vont dans notre sens en se rappelant que c’est un service SOCIAL. Donc, être orphelin, loin des grands parents, quasi seule au monde, un petit appartement, avec un mec qui voyage, sont par exemple des choses à dire en soulignant bien la nécessité de cette place en crèche.

- Ensuite, on parle toujours des commissions d’attribution des places de juin, et genre si tu les rates, c’est foutu pendant un an. Alors, oui, certes, c’est vrai MAIS par exemple à Paris et dans mon arrondissement en tout cas, il y a des réunions mensuelles et des mini-commissions tous les 3 mois. Donc, il ne faut pas abandonner et surtout frapper à toutes les portes.

- J’ai donc fait des relances par mail à la responsable du service petite enfance de la Mairie, qui gère les commissions avec les directrices de crèche. Je me suis rappelée à son bon souvenir une fois par mois, par mail. J’ai tenté d’avoir un rdv avec elle sans succès pendant plusieurs mois, mais je continuais d’envoyer des mails expliquant ma situation, notamment professionnelle, qui se dégradait faute de pouvoir emmener bébé en réunion ou conférence. Et à chaque mail, je disais que je savais combien il y avait de demandes, que certaines mamans étaient surement plus dans la m… que moi, bref je l’ai joué low profile tout en disant que ma situation était vraiment de plus en plus fragile etc… En bonus, histoire d’être bien identifiée, je mettais des cœurs dans l’objet du mail, avec le nom de ma fille histoire qu’elle visualise bien, et au 3eme mail, j’ai aussi envoyé une photo d’elle pour frapper les esprits en mode « Coucou c’est moiiii ! »

- Un autre point à savoir comme je le disais, c’est que les commissions réunissent plusieurs acteurs : il est donc bon de tous les connaitre, et donc de prendre rdv avec plusieurs directrices de crèche pour déposer des dossiers, comme ça à la commission, si ton nom apparaît, plusieurs d’entre elles savent qui tu es, en plus de la dame de la Mairie à qui tu as envoyé des cœurs ;-)

- Et pour continuer dans cette logique, il est important de mentionner que l’on est d’accord (si on l’est) pour aller dans n’importe quelle crèche de l’arrondissement, pas juste celle en bas de chez toi: forcément, ça maximise les chances de place.

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LE GRAAL 
Et pourtant, dans mon cas ça partait mal : je voulais un mi-temps, soit 2 ou 3 jours par semaine et j’ai pensé que ce serait plus facile de partager une place avec une autre famille, mais en fait pas du tout : la plupart des gens n’ont pas ma flexibilité professionnelle et veulent un plein temps ou rien. Pour couronner le tout, je bosse chez moi (et je l’ai dit, sans mentir) et en général, ils se disent que l’enfant n’est donc pas à la rue puisqu’on est là, et c’est mort. Donc en fait, c’était vraiment chaud. 
(En passant: cet article rigolo sur les péripéties de Big Louise qui elle, n'a jamais eu sa place... et à qui j'ai emprunté le visuel n&b en haut.)

On a en même temps tenté de passer par nos entreprises respectives en passant par les réseaux Babilou  ou Ma Place en Crèche  (il y a aussi Crèches pour Tous) qui se chargent de contacter, proposer, expliquer et gérer avec l’entreprise la partie financement et, si votre entreprise accepte de vous financer, de vous trouver une place (à contacter, ça peut complètement marcher). De mon côté, rien à foutre, aucune piste pour les salariés malgré la pugnacité de la commerciale de chez Ma Place en Crèche. Et du côté de mon mec : on avait carrément une place quasi d’office… mais à la Défense en bas de sa tour… Autant dire que la vision d’y aller chaque jour avec bébé dans le RER blindé à 8h du matin nous a forcé à y renoncer… Retour à la case Mairie, piste que je poursuivais en parallèle.

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Après avoir donc régulièrement envoyé des messages sympas mais montant en puissance, après m’être fait connaitre auprès de 2 directrices de crèche, et après avoir fait savoir que je prendrai n’importe quoi qui se présenterait, la responsable m’a répondu par mail. Là, j’ai sauté sur l’occasion pour passer le barrage de la secrétaire : en disant « Elle m’a envoyé un mail et j’aimerais à présent la rencontrer », boum ! J’ai eu le RDV.

Au rendez-vous, toujours en mode low profile et pas maquillée, j’ai donc souligné toutes les excellentes raisons de me donner une place:

- genre seule au monde (ce qui dans les faits n’est pas faux, je n’ai personne à qui confier ma fille, pas de famille dans le coin),
- genre je vais finir par perdre mon job (pas faux non plus, les RDV avec un bb sous le bras ont leurs limites),
- genre c’est dur (voire impossible) d’être seule avec elle à la maison et de travailler en même temps.
Je l’ai bien regardée les yeux dans les yeux. Elle a compris mais m’a dit qu’il n’y avait pas de place, 0, nada, aucune visibilité, que ce n’était pas une question de « liste d’attente » mais juste que tout était plein de chez plein. Elle m’a ceci dit proposé de bénéficier d’une mesure en test visant à redistribuer ponctuellement les places de enfants absents pour cause de vacances ou de maladie, et ainsi me soulager au jour le jour. Il fallait alors appeler chez semaine pour faire une « demande exceptionnelle » et voir si une crèche avait de la place pour la journée. Je trouvais déjà ça très positif d’avoir cette porte de secours quand soudain…
Contre toute attente, même pas le temps de tester cette solution, elle m’a appelée 2 semaines plus tard pour me proposer 2 jours par semaine dans une crèche de l’arrondissement. Il se trouve que c’est la plus éloignée de chez moi, que je mets 15-20 minutes à pied pour y aller mais je savais que si je disais non, je n’aurais sans doute pas d’autre chance avant longtemps et il fallait répondre vite, donc j’ai foncé !
Ma miaoute vient de finir sa première semaine d’intégration… un grand moment ! Surtout pour les parents quand il faut la laisser pour la première fois, je crois que personne ne fait le malin… Cœur serré, petites larmes… et au final, tout se passe bien. Elle fait un peu la grève de la faim, sa manière de dire qu’elle préfère prendre son bib avec sa maman, mais je suis confiante. Et aujourd’hui, j’ai même kiffé ce temps libre que je ne connaissais plus… Et carrément dans l’aprem, j’ai même passé plusieurs minutes sans penser à elle… Bref, c’est parti !
place en creche
Conclusion dédiée à toutes celles que la pénurie de place en crèche met dans des situations impossibles… dont les mamans au chômage. A savoir: en cas d’entretien d’embauche Pôle Emploi s’est associé à des crèches pour des accueils occasionnels… à tenter ! 
C’est en multipliant les pistes que l’on peut y arriver, je pense, (pas mal d’infos utiles ICI pour les parisiens) dont les crèches associatives et les haltes garderie (liste à demander auprès de votre mairie), ainsi pour dépanner, que les entreprises privées qui ont senti le filon et permettent de combler les trous genre O2  mais il y en a d’autres. Après, il y a les assistantes maternelles, la garde partagée, les nounous...
Bon courage, j’espère que ces astuces vous aideront à trouver une place !
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